Il n’y a pas une seule réponse à cette question, car la décision de devenir auto-entrepreneur ou de créer une société dépend de nombreux facteurs et paramètres.

Ces paramètres peuvent être le type d’activité que vous souhaitez faire, votre situation personnelle et financière, et les obligations fiscales et juridiques auxquelles vous êtes soumis.

La raison de l’existence du statut d’autoentrepreneur

Si le gouvernement a créé les statuts de micro entreprise et d’autoentrepreneur (les 2 statuts ont fusionnés en 2016), c’était pour dynamiser la création d’entreprise et permettre à tous de pourvoir facilement créer un nouveau business. Pour cela, le régime autoentrepreneur a été conçu. C’est un régime simple avec peu de démarches et une comptabilité facile.

Le statut d’autoentrepreneur va ainsi être vu comme un statut pour des petites activités (avec un faible chiffre d’affaire) ou comme un tremplin avec de créer une société avec une personne morale.

Avec l’uberisation de l’économie, ce statut est quelque peu remis en cause. Il ne doit bien sûr, ne pas remplacer une embauche en CDI.

Personne morale ou autoentrepreneur ?

On appelle personne morale toutes les sociétés qui créent une nouvelle personne lors de leur naissance (SARL, SAS, SA, EURL…). Cela souligne le premier désavantage de autoentrepreneuriat. Les dettes de l’autoentreprise sont les même que celles de l’autoentrepreneur (qui risque donc son patrimoine). Contrairement à une société classique ou les dettes de la société sont dissociés de celles des propriétaires.

Les nombreux avantages du statut d’autoentrepreneur

Si vous souhaitez exercer une activité à titre occasionnel ou si vous avez des revenus inférieurs à un certain seuil (actuellement 176 200 euros par an pour une activité de vente et 72 600 euros par an pour une activité de prestation de services), vous pouvez choisir de devenir auto-entrepreneur. Cela vous permet de démarrer votre activité de manière simple et peu coûteuse, tout en bénéficiant de certains avantages fiscaux. Vous pouvez donc tester votre idée ou votre concept facilement.
Vous pouvez même être à la fois salarié d’une entreprise en CDI et avoir des revenus en tant qu’autoentrepreneur.

Aussi, les démarches sont simplifiées (tout peut se faire en ligne) et il existe de nombreuses aides comme par exemple l’ACRE.

Des excellentes raisons de créer une société

L’Auto-entrepreneuriat a certaines limites

On ne peut pas déduire ses charges ni récupérer la TVA. Le chiffre d’affaire est limité. Certaines activités ne sont pas autorisées, la couverture sociale est limitée et la cotisation pour la retraite se fait qu’à partir d’un certain chiffre d’affaire.

Ainsi, si vous souhaitez exercer une activité à long terme et si vous prévoyez des revenus supérieurs aux seuils de CA des auto-entrepreneurs, il peut être plus pertinent de réfléchir à créer une société. Outre ces seuils, une société permet d’employer du personnel, ce qui est impossible en microentreprise.

Cela vous permet aussi de séparer votre patrimoine personnel de votre activité professionnelle et de bénéficier de protections juridiques en cas de litige.

Cependant, la création d’une société implique un grand nombre d’étapes de création (voir plus bas), des obligations administratives et juridiques supplémentaires. Aussi, la création sera plus coûteuse que le statut d’auto-entrepreneur.

 

Quels sont les démarches pour créer une société en France ?

Nous l’avons vu, créer une société est plus onéreux et demande de la patience.

Voici les 3 principales étapes pour créer une société en France :

  • Choisir le statut juridique de votre société : il existe différents statuts juridiques tels que la société à responsabilité limitée (SARL), l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), la société par actions simplifiée (SAS), la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), etc. Chaque statut présente des avantages et des inconvénients, il faut prendre son temps pour bien choisir.
  • Rédiger les statuts de votre société : les statuts vont définir le fonctionnement de votre société et ses règles de gestion. Ils doivent être rédigés en respectant les dispositions légales et doivent être signés par tous les associés. Il esr recommandé de se faire accompagner pour leur rédaction.
  • L’immatriculation de la société : vous devez vous enregistrer auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) selon votre activité. De nombreux documents vont seront demandés : votre pièce d’identité, les statuts de votre société, une déclaration sur l’honneur de non-condamnation, une attestation d’absence de faillite personnelle, une annonce légale de constitution etc.

Cette création peut coûter plusieurs milliers d’euros. Il peut y avoir aussi d’autres dépenses comme la souscription à une assurance de responsabilité civile professionnelle (si votre activité comporte un risque de responsabilité vis-à-vis de tiers).

Il est important de noter que nous n’avons pas mentionné toutes les étapes et que ces étapes peuvent varier en fonction du statut juridique de votre société et de votre activité.

Les obligations et démarches à réaliser régulièrement suite à la création de la société sont également dantesque ! Ce n’est pas le cas pour le statut de microentreprise.

 

Quels sont les obligations légales lorsque l’on est autoentrepreneur ?

Il y a très peu d’obligations légales lorsque vous êtes auto-entrepreneurs.

L’immatriculation se fait directement en ligne sur le site https://formalites.entreprises.gouv.fr/ (depuis janvier 2023). Il remplace l’ancien site guichet entreprise.

Lors de cette immatriculation, votre activité sera déclarée auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) en fonction de votre secteur d’activité. Vous serez aussi enregistré auprès de l’Urssaf et de la Caisse de Retraite Complémentaire.

Au niveau des obligations fiscales, ce régime demande uniquement de déclarer vos revenus et payer les cotisations sociales et fiscales correspondantes sur le site de l’URSAFF.

Pour les obligations en matière de facturation et de comptabilité,vous devez émettre des factures lorsque vous effectuez des ventes et tenir une comptabilité de votre activité (sur un compte bancaire dissocié de votre compte personnel).

Au niveau de la TVA, la aussi c’est plus simple. Vous pouvez choisir la franchise en base de TVA ce qui fait que vous ne facturez pas de TVA mais que vous n’en récupérez pas également.

Nous avons résumé ici à peu près toutes les obligations pour l’autoentrepreneur.

En conclusion de cet article, il est important de bien réfléchir à vos objectifs et à votre situation avant de prendre une décision, et de vous renseigner sur les différentes options qui s’offrent à vous. Vous pouvez consulter un conseiller en création d’entreprise ou un expert-comptable pour vous aider à faire le choix qui convient le mieux à votre situation.